On apprenait l'année dernière sur NewScientist que « les enfants de lesbiennes surpassent les autres aux tests académiques et sociaux, selon les résultats de la plus longue étude sur les familles homoparentales », réalisée aux États-Unis et dont les résultats venaient d'être rendus publics.
Les enfants, ayant été élevés par des couples de femmes, ont été interrogés à 10 et à 17 ans, et sont tous issus d'une insémination artificielle. L'étude a été publiée dans Pediatrics, qui d'après Wikipedia est « le journal le plus cité dans le domaine de la pédiatrie et possède le deuxième facteur d'impact le plus haut parmi tous les journaux pédiatriques », pour ceux qui seraient tentés de remettre en cause sa crédibilité.
L'échantillon est réduit mais n'est pas négligeable, car c'est quand même 78 foyers qui ont été suivis par les scientifiques (avec un groupe de contrôle de 93 familles hétéroparentales de mêmes situations) depuis la naissance des bébés (entre 1986 et 1992). L'échantillon n'est pas hasardisé car les couples homoparentaux se cachaient encore quand l'étude a commencé : elle a donc du se baser sur le volontariat. 17 ans plus tard, les résultats permettent néanmoins de dégager des tendances.
Un rapide coup d’œil à l'étude montre que la proportion d'enfants issus de familles homoparentales rencontrant des problèmes d'ordre social ou comportemental est d'environ 4 points inférieure à celle des enfants issus de familles hétéroparentales, tandis que les compétences scolaires sont de 5 points supérieures.
D'autre part, le papier fait état de la situation des enfants selon les cas d'homophobie qu'ils ont rencontré au cours de leur enfance (signalés par leurs mères). Si la réussite académique est comparable, le taux de problèmes est de 10 points supérieur chez les sujets qui ont du faire face à des comportements homophobes, un chiffre qui devrait nous alerter. Les auteurs de l'étude avancent deux hypothèses susceptibles de pondérer cette statistique : que les adolescents à problèmes aient plus tendance à évoquer ces incidents avec leurs mères ou que ceux qui ne le font pas soient plus résistants à ce type de provocations.
Dans tous les cas, cette corrélation montre bien que le déficit d'ajustement est lié à l'environnement dans lequel la progéniture grandit : pour le bien de l'enfant, c'est à la société de mieux tolérer ces nouvelles situations familiales.
Plus généralement, les chercheurs refusent d'aboutir à un effet positif de l'homoparentalité, justifiant les excellentes données des foyers homoparentaux par le contexte sociologique de l'étude et l'investissement des mères concernées.
En revanche, ils peuvent conclure que les enfants qui ont été élevés depuis la naissance par des mères lesbiennes font preuve d'un développement psychologique sain, et qu'il n'y a par conséquent aucune justification dans la restriction des techniques reproductives ou de la garde selon l'orientation sexuelle des parents.
C'est en effet un argument récurrent des défenseurs de la famille « traditionnelle » : l'équilibre psychique des enfants ne serait pas assuré. Cette étude prouve le contraire.
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