vendredi 13 décembre 2013

le marin


les vagues chantent
ce beau refrain mais
la houle est monotone

le marin se languit
frète un canot galant
qui vogue bien

grisé par la route il
hume les embruns épars
l'art ou l'espoir

intrépide et nonchalant
trépigne et son chaland
l'attend
le cygne déploie ses ailes
le marin résiste puis cède
et ploie, sans elles

la diane des frimas
l'éveille et il rit
de l'océan prêcheur

fi des marées du chaland
lui va trouver
les cocagnes au loin

merveilleux mirements d'or
et de myrrhe menteurs
le vertige enjôle

traversée solitaire
hardi vers l'horizon
esseulé, s'y perd

dangereux écueils
remémorés et
cueille des joies enfouies

entre les gouttes
le vent cingle
il songe à la houle

héros des soupirs
érodé sous les impacts
de l'accablant ressac

mais les vagues bercent
l'heureux qui voit
le reflet des étoiles

déferlent les lames
le canot vacille
défaire les larmes

rêves d'éden
mais la mer est dépeuplée
implore la grève

qu'il va retrouver
barrer pour rejoindre
le cœur de ses pénates

sillage inconstant
soulage l'inconscient
mais aussitôt l'abime

s'agite et darde
un long poignard
d'écume et de sel

abasourdi
le marin nage et maudit
l'or et la houle

respire enfin,
puis coule.